logo

Le Snobisme Et Les Lettres Françaises De Paul Bourget A Marcel Proust 1884-1914

Indisponible
Réf 2133
CARASSUS SNOBISME & LETTRES Bourget Marcel PROUST 1966

DOCUMENT 1. Snobs et snobisme ( http://www2c.ac-lille.fr/bts-lettres/sysnobisme.htm )
Il en est de " snobisme ", comme de bien des termes usuels : ils traduisent une sorte d'impression générale, leur acception est confusé-ment ressentie, mais il est difficile de les définir avec précision. Le mot " snobisme " - et, bien entendu, plus simplement le mot " snob ", - est ainsi employé, avec une nuance volontiers péjorative, pour désigner des réalités sans doute liées les unes aux autres par une parenté vaguement entrevue, et cependant d'ordre très différent. On parle dans tel journal d'une réunion mondaine ; le Tout-Paris était là : personnages parés d'une étiquette nobiliaire plus ou moins légitime, célébrités de la scène ou de l'écran, peintres et gens de lettres, hommes politiques, ou hauts dignitaires de l'État, diplomates étrangers. On dira volontiers que le " snobisme " préside à pareille réunion; mais où sont les snobs ? Parmi ces célébrités, heureuses d'être admirées ? Parmi les admirateurs, dont certains ont réalisé de véritables tours de force pour côtoyer les idoles ? Et, s'il s'agit des admirateurs, sont-ils fascinés par les titres, le prestige (les noms et des emplois, ou par le rayonnement intellectuel de tel artiste, de tel écrivain à la mode ? Mieux encore: peut-on vraiment par-ler d'admiration ; et n'est-ce pas tout simplement une satisfaction personnelle, égocentrique qui pousse à fréquenter ces gens, à être vu parmi eux ? Il se peut encore que les véritables " snobs " soient ceux qui, bou-dant cette réunion, ont refusé de se mêler à une foule insuffisamment triée à leurs yeux. Conscience d'une supériorité vraie ou imaginaire, qui peut isoler ou, au contraire, pousser à la réunion, admiration de carac-tère artistique, intellectuel ou social, satisfaction de se sentir à la mode, ou désir de paraître la devancer - voire la mépriser : autant de nuances de snobisme, auxquelles il faut en ajouter bien d'autres : car n'y a-t-il pas du snobisme aussi chez le lecteur et chez le rédacteur de l'article ? Ne trouvons-nous pas, à travers ces formes différentes du snobisme, des états psychologiques complexes, parfois opposés : assurance d'une supé-riorité, ou, au contraire, sentiment d'une infériorité que l'on souhaite masquer, désir " d'arriver " ou conscience " d'être arrivé ", souci exclusif de valeurs prétendues intellectuelles, ou considération uniquement accordée aux apparences sociales et mondaines ? Telle est la confusion en ce domaine. Le snob est aussi bien ce petit jeune homme hirsute qui applaudît avec une frénésie trop manifeste pour être sincère une pièce d'avant-garde boudée par le grand public, que ce monsieur décoré devant qui se multiplient les courbettes et qui vient assister à la pre-mière d'une pièce promise au succès ; il est aussi bien ce petit gandin qui cherche à placer un mot dans une conversation entre altesses que ce gentilhomme à monocle qui, d'un air ennuyé et condescendant, consent à lui adresser quelques paroles indifférentes.
Mais la fluidité même du mot assura son heureux développement. Quand " snob " commença à se répandre dans l'usage français, si quelques-uns déplorèrent qu'on eût recours à un nouvel anglicisme, beaucoup se réjouirent de trouver un terme qui convînt précisément à nombre de personnages, pour lesquels faisait défaut une étiquette commune. On s'empressa d'assurer que nous connaissions le phénomène, et que nous n'avions pas le mot. Ce fut une sorte de jeu que de trouver des snobs avant la lettre. " Snobs ", a dit Jules Lemaître, sont les Précieuses du XVIIème siècle et les fervents des règles. Faguet remarque que le bourgeois gentilhomme est un snob, de même que Géralde et peut-être Damis. " Si le mot est récent, la chose elle-même est de tous les temps ", assure-t-il. Que de personnages de notre littérature pouvait-on désormais classer sous cette appellation ! [...1
Il faut l'avouer, le mot est commode. Il se substitue à une foule de mots plus ou moins précis, et dont nous sentons bien qu'ils n'ont pas le même contenu, que leur acception est trop étroite ou trop large pour pouvoir désigner tous ces êtres qui figurent dans la galerie des snobs.

Émilien Carassus, Le Snobisme et les lettres françaises de Paul Bourget à Marcel Proust, 1884-1914, Armand Colin, 1996.

COLLATION: 639 pages, complet

FORMAT: in8 (15,5 x 24 cm)

RELIURE: une brochure

ILLUSTRATIONS: quelques photos en noir, hors-texte

ÉTAT: EN BON ÉTAT ! Bonne brochure solide, le dos un peu insolé, brochure de bon aspect, intérieur frais, sans rousseurs, quelques rares marques au stylo en marge.

BIOGRAPHIE & THÈME:

table des matières : situtations de l'aristocratie - milieux bourgeois - exprit des salons - dandysme et snobisme - hauts-lieux du snobisme - toquades - exotisme * musicomanie - vogue du roman mondain etc.

POIDS: 1,1 kg



Emilien CARASSUS
CET OUVRAGE EST INDISPONIBLE