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La Question avec bande annonce E.O 26 février 1958 (Exemplaires saisis)Editions de minuit

Indisponible
Réf 7861
La Question Henri Alleg 1958 avec bande annonce E.O 26 février 1958 (Exemplaires saisis) Editions de minuit
T.B.E avec sa bande annonce et le document l'affaire Audin
Ouvrage achevé d'imprimer le 26 février 1958 sur les presses de la première imprimerie ukrainienne en France et inscrit dans les régistres de l'éditeur sous le no 355
La photo avec les tampons est celle des Editions de Minuit.
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Henri Alleg était aussi le père du savant philosophe Jean Salem.
DE GRANDS HONNEURS POUR LA FRANCE.
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La première édition de La Question d'Henri Alleg fut achevée d'imprimer le 12 février 1958. Des journaux qui avaient signalé l'importance du texte furent saisis. Quatre semaines plus tard, le jeudi 27 mars 1958 dans l'après-midi, les hommes du commissaire divisionnaire Mathieu, agissant sur commission rogatoire du commandant Giraud, juge d'instruction auprès du tribunal des forces armées de Paris, saisirent une partie de la septième réédition de La Question. Le récit d'Alleg a été perçu aussitôt comme emblématique par sa brièveté même, son style nu, sa sécheresse de procès-verbal qui dénonçait nommément les tortionnaires sous des initiales qui ne trompaient personne. Sa tension interne de cri maîtrisé a rendu celui-ci d'autant plus insupportable : l'horreur était dite sur le ton des classiques. La Question fut une météorite dont l'impact fit tressaillir des consciences bien au-delà des " chers professeurs ", des intellectuels et des militants. A l'instar de J'accuse, ce livre minuscule a cheminé longtemps.

Jean-Pierre Rioux, " La torture au cœur de la République ",
Journal Le Monde, 26-27 avril 1998
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"La Question" est le témoignage d'Henri Alleg, arrêté à Alger le 12 juin 1957 par les hommes de la 10ème Division Parachutiste, séquestré un mois à El-Biar où il est torturé, transféré ensuite au camp de Lodi pendant un mois puis à la prison civile d'Alger, Barberousse, où il écrit l'ouvrage en en transmettant les pages à ses avocats. Les protagonistes n'y sont désignés que par leurs initiales, Boula étant Boulafras, Cha Charbonnier, De Devis, Fau Faulques, Ir Erulin, Ja Jacquet, Lo Lorca, M Massu et Ma Mazza ; la Villa S est la Villa Susini. Après que des journaux ayant souligné l'importance du texte aient été saisis, le livre lui-même le fut le 27 mars 1958 à l'initiative du ministère de la Défense nationale, alors que 72.000 exemplaires avaient déjà été vendus, mais il fut réédité à Lausanne dès le 11 avril. Les Ed. de Minuit rééditeront à nouveau l'ouvrage en octobre 1959, et il sera de nouveau saisi le 17 novembre 1959. "La Question" a considérablement contribué à révéler la pratique de la torture en Algérie, ayant été diffusé, y compris clandestinement, à un total de 150.000 exemplaires, traduit en onze langues et édité dans treize pays étrangers. Ce n'est que trois ans après son arrestation que l'auteur fut inculpé d' "atteinte à la Sûreté extérieure de l'Etat" et de "reconstitution de ligue dissoute". Il fut condamné à dix ans de prison et incarcéré à la prison de Rennes mais s'évada un an plus tard. Aucun de ses tortionnaires ne fut inculpé. "La Question" a été porté au cinéma par Laurent Heynemann en 1979. "Une Victoire" reproduit un article de Sartre paru dans "L'Express" du 6 mars 1958 et a été écrit à l'occasion de la publication de "La Question". "Non seulement Sartre (y) dénonce la torture mais approfondit une réflexion sur la dialectique du bourreau et de la victime" (Constat et Rybalka "Les Ecrits de Sartre", Gallimard, 1970). "L'Express" fut aussitôt saisi. Le texte fut édité le même mois clandestinement sous couvert de prétendues "Editions de Midi". Henri Alleg est le pseudonyme d'Harry Salem, né à Londres en 1920 de parents juifs. Installé en Algérie en 1939, il milite au sein du Parti Communiste Algérien et est Directeur de son quotidien, "Alger Républicain", de 1951 à son interdiction en 1955. Il entre alors dans la clandestinité. Arrêté en 1957 au domicile de son ami Maurice Audin, qui sera torturé à mort, il est transféré en France et est détenu à Rennes pendant trois ans. Il s'évade en 1961 et rejoint la Tchécoslovaquie. Il rentre en France après les accords d'Evian puis à Alger en 1962, où il reprend la direction d'"Alger Républicain" et acquière la nationalité algérienne. Après le coup d'Etat de Boumediène, il se réinstalle en France en 1965, adhère au Parti Communiste Français - PCF et entre à la rédaction de "L'Humanité", puis rejoint le Pôle de Renaissance Communiste, fondé en 2004 par des militants issus du PCF et se réclamant du marxisme-léninisme. En 2005, il cosigne une lettre au Président Chirac demandant que la France reconnaisse qu'elle a abandonné les harkis en 1962. Il décède en 2013. Algérie / Guerre d'Algérie".
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