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Le PAL 1885 et 1935 , originaux assez rares : Léon Bloy - Complets des 5 originaux

Indisponible
Réf 6966
Cinq fascicules originaux du PAL - Complet des 5 numéros en originaux.
Le PAL 1885 originaux assez rares : Léon Bloy. Le Pal. Penin et Soirat, 1885. 4 fascicules brochés. Peu courante collection complète des quatre numéros parus du vivant de Bloy. Extraordinaires pamphlets, d’une grande violence, d’une outrance assumée, féroces et souvent très drôles. Quelques défauts d’usage aux fragiles couvertures, sans gravité. Quelques pâles rousseurs ordinaires très acceptables.
Paris, Perrin et Soirat, 1885, 1885. Couverture rigide. État : Bon. 1ère édition. 4 fascicules in-12 reliés en un volume, petit in-12 (17,8 x 11,5 cm), 128 pp. (numérotation continue). Edition originale rare et recherchée de la collection complète en 4 numéros de la revue pamphlétaire rédigée par Léon Bloy. Elle parut du 4 mars au 2 avril 1885.
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Les Cahiers Léon Bloy [Bollery] feront paraître un cinquième numéro posthume en 1935. Léon Bloy avait préparé lui-même ce numéro qui fût retrouvé après sa mort par sa famille et Mr Bolllery. Ce numéro est vendu avec les 4 numéros de 1885.

Au total nous présentons la série complète, devenue bien rare, particulièrement pour les numéros 5 et 4.
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JOLIE RECHERCHES DE CHRISTIES POUR LA VENTE DES MANUSCRITS DU PAL (30.000€ : pauvre Bloy... !) :
BLOY (Léon)
Manuscrit autographe, signé en deux endroits, de sa revue « LE PAL ». 1885. 52 pp. sur ff. de papier fort (avec quelques restaurations marginales), quelques ajouts et corrections, une coupure de presse collée. Le tout monté dans un volume in-folio, demi-chagrin rouge. PRÉCIEUX MANUSCRIT DES 5 NUMÉROS DU PAL, RÉDIGÉS PAR BLOY SEUL, BIEN COMPLET DE L'ENSEMBLE DE SES ARTICLES à l'exception de celui consacré à Albert Wolff dans le n° 5 car il fut intégré par Bloy dans son roman Le Désespéré (1887). LE PAL, « PROSE DÉMONIAQUE », « ENRAGÉ PAMPHLET » D'UNE « PRODIGIEUSE VIOLENCE » (BLOY), MALMÈNE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS EN RENOM, Dumas fils, Hugo, Maupassant, Renan, Zola, etc. Les quatre premiers numéros du Pal parurent du 4 mars au 2 avril 1885, puis, sur la défection du principal bailleur de fonds, l'éditeur Pierre-Victor Stock, la publication en fut interrompue. Bloy avait cependant déjà achevé l'écriture des trois textes destinés au n° 5 : il en intégra un dans Le Désespéré (1887), mais ce n'est qu'en 1935 que Joseph Bollery publia - à petit nombre - l'intégralité de ce dernier numéro. BEL ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ À SON « CHER MAURICE » [PROBABLEMENT MAURICE ROLLINAT] daté du 18 septembre 1888 à Paris : « Je te donne ceci, mon cher Maurice, en souvenir du 15 août dernier... J'ai exhumé pour toi ces pages manuscrites d'un très vieux portefeuille où les avait soigneusement ensevelies, dans un linceul de poudre d'iris, le pauvre être charmant qui fut ma fiancée, - à en mourir, - & de quelle mort [Berthe Dumont, morte en 1885 et modèle du personnage de Clotilde Maréchal dans La Femme pauvre]! Elle croyait en moi, celle-là, s'étant interdit de me juger, & tout ce qui venait de son "grand homme" lui semblait thésaurisable... Pourquoi n'avouerais-je pas que je suis un peu fier de ce malheureux pamphlet où se trouvent, je crois, quelques-unes de mes meilleures pages & qui fut écrit dans les affres de la plus indicible angoisse ? C'était mon suprême espoir, l'unique issue pour échapper à cette effroyable agonie que j'ai racontée & dont je pressentais alors la venue... » LÉON BLOY A AJOUTÉ DE VÉHÉMENTS COMMENTAIRES DANS LES MARGES À L'INTENTION DE MAURICE ROLLINAT : - Dans le n° 3, sur « Le Mancenillier du 20 mars » , violente diatribe contre Hugo : « Cet article est l'une des choses de ma vie littéraire pour lesquelles je m'estime le plus » - Dans le n° 4, sur « Le Christ au dépotoir » : « Tout cet article a été utilisé & fortement développé dans le Désespéré, chapitres XLV & XLVI ». - Dans le n° 4, en marge de la dernière partie de l'article intitulé « Les larmes de Ferry » : « CES DERNIÈRES LIGNES SONT DE HUYSMANS que j'avais été requérir à la sortie de son bureau pour qu'il m'aidât à produire ce vomissement qui manquait encore à ce numéro du Pal & que mon épuisement complet ne me permettait pas de réaliser sans secours ». Le passage concerné, qui fut imprimé p. 120, résonne particulièrement violemment : « PUIS, À QUOI BON S'EXTERMINER L'INTELLECT À DÉCOUVRIR L'IGNOMINIEUSE TORTURE EN HARMONIE AVEC LA PUTRIDITÉ SPIRITUELLE DE CET IMMONDE PORCHER PRÉPOSÉ À LA FÉCALE NOURRITURE DES ARÈNE ET DES MONTEIL ? L'IMPUISSANCE HUMAINE DE PUNIR ÉCLATE. Les plus dégoûtantes matières seraient souillées par le pestilentiel contact de cette ambulante ordure ; car cet homme ferait tourner par l'urinaire odeur de ses larmes, de ses vomitives larmes, plus fétides que l'impureté sexuelle de la Prostituée du prophète, les fertilisantes mayonnaises des dépotoirs de Pantin et de Bondy ». - En marge de la dernière page du n° 4, Léon Bloy a inscrit : « ICI FUT INTERROMPU LA PUBLICATION DU PAL. MON COMMANDITAIRE DÉSABUSÉ DE L'ESPOIR D'UN ENRICHISSEMENT IMMÉDIAT ME LÂCHA SOUDAIN. IL FALLUT CREVER. Pourtant, le 5e numéro était prêt & aurait eu peut-être le succès de vente convoité par ce millionnaire imbécile. En voici le sommaire : Un hermaphrodite prussien (Albert Wolff), Préliminaires de honte, La Littérature industrielle. Le premier a paru intégralement dans Le Désespéré, les deux autres sont à côté... » EN FRONTISPICE, LÉON BLOY A AJOUTÉ UN FEUILLET CALLIGRAPHIÉ ET ENLUMINÉ PAR SES SOINS, qu'il a signé en deux endroits, avec la devise « cornua illius, cornua rhinocerotis ». Bloy, qui avait pris des cours de dessin, tira un temps de maigres revenus de la vente d'enluminures (cartes de baptêmes, etc.). La copie calligraphiée et enluminée qu'il exécuta de L'Histoire sans nom de Barbey d'Aurevilly suscita l'admiration de Pierre-Victor Stock. RELIÉ AVEC, UNE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM À LÉON BLOY CONCERNANT LE PAL, NOTAMMENT UN ARTICLE INSPIRÉ PAR VILLIERS LUI-MÊME, dans le n° 2 : « Mon cher Bloy... Le Pal est un succès : mais il est très-mal distribué... et cela manque d'affiches sur les murs. Quelque bruit, quelque tapage plutôt, que j'aie fait à son sujet, on ne le trouve que dans de très rares kiosques, sans cela j'en eusse fait vendre, à coup sûr, au moins cent pour ma part... Puis, le mot Pal est illisible sur la couverture. C'est une question de première, de toute importance que Le Pal soit d'un noir énorme, lisible à vingt pas au besoin. Le Pal est pâle, - ah ! ah ? - sur la couverture s'entend (ne vous inquiétez pas de cet aimable jeu de mot). Le Meyer est de 1ère, vous m'entendez bien, mon ami, de 1ère force. C'est vraiment quelque chose que l'on n'oublie pas. Quant au Mulot, fichtre ! quel traducteur vous faites ! Je ne méritais point cette superbe paraphrase d'une anecdote à deux sous le cent... Mais moi j'aime à être humilié comme ça ; je me rattraperai, vous verrez ça. Les Hughes sont une perle. Le Programme un chef-d'oeuvre. Je fais une restriction pour votre ton en parlant de Hugo. Me mettant à votre point de vue (que je comprends !!) je trouve que c'est éventer la mèche de trop bonne heure. Au 4° n°, cela eût porté beaucoup plus... » (s.l., 16 mars 1885, d'après une mention d'une autre main) JOINT, 2 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES DE LÉON BLOY À MAURICE ROLLINAT CONCERNANT LE PAL : - Paris, 26 octobre 1885 : « ... Je veux t'envoyer une collection du Pal. Tu ignores profondément Le Pal, n'est-ce pas ? C'est un pamphlet enragé écrit & publié par moi seul, qui parut aux mois de mars & avril derniers & qui aurait pu faire sa fortune & la mienne, en raison même de sa prodigieuse violence, sans la timidité du commanditaire qui craignit de se faire assommer. Cette publication hebdomadaire fut donc suspendue dès son quatrième numéro, à mon grand crèvecoeur, car c'était ma vraie voie & je n'aurai certainement jamais plus de verve bilieuse que je n'en eus à ce moment-là. Je me persuade que tu ne liras pas sans quelque allégresse cette prose démoniaque... » Il lui relate également les difficultés poignantes de son existence, la mort de sa compagne, sa misère, ses insuccès littéraires, avant de lui demander une aide financière (3 pp. in-12). - Paris, 2 novembre 1885 : « ... Tu ne cesses d'être pour moi ce que j'ai écrit, & je ne pourrais jamais oublier que tu as été réellement pour beaucoup dans mon tardif développement esthétique... Ton apparition a été un des grands coups de lumière de ma vie... Enfermé jusque là dans l'imitation & le préjugé littéraire, je n'aurais jamais été capable d'écrire les Propos & Le Pal encore moins. Je t'envoie cet enragé pamphlet qui m'a fait presque autant d'ennemis qu'il y a d'hommes de lettres dans Paris. Je souhaite qu'il te plaise & je l'espère un peu, car je lui crois des qualités de forme... » Il peste également contre « cette salope de société moderne qui n'a des hommes de talent que pour les faire souffrir & qui n'en a jamais assez de se prostituer à des imbéciles ou des saltimbanques » avant de conclure : « quand je songe qu'un artiste comme M. d'Aurevilly, par exemple, lutte contre la pauvreté, tandis que Paul Bourget vient d'être décoré & gagne vingt mille fr. par an !!! » (2 pp. in-12). MONTÉ À LA SUITE, 5 AUTRES MANUSCRITS AUTOGRAPHES (DONT 4 SIGNÉS) DE LÉON BLOY : - « Le père des vieux » (2 pp.). Article ici daté « 83 », écrit pour Le Chat noir mais non paru. - « La rhétorique du suicide » (4 pp.). Article ici daté « 1884 », écrit pour Le Figaro mais refusé par Magnard. - « L'épidémie de la peur » (2 pp. 1/2). Article ici daté « nov. ou déc. 1884 », refusé par L'Événement. - « La littérature du désespoir » (3 pp.). CHAPITRE IX DE SON ROMAN LE DÉSESPÉRÉ (1887), avec ratures, ajouts et corrections, et quelques variantes. Par exemple la dernière partie de ce passage de la version imprimée : « Mais attendre sur un trottoir venu de Sodome, en plein milieu de la retape électorale, dans le voisinage immédiat de l'Américain ou de Tortoni, avec la crainte ridicule de mettre le pied dans la figure d'un premier ministre ou d'un chroniqueur, c'est décidément au-dessus des forces d'un homme ! ». Bloy en avait écrit ici une première version raturée : « dans le voisinage immédiat de Gil Blas ou de M. Mermeix, avec la crainte ridicule de rencontrer la boutonnière de M. Paul Bourget, c'est décidément au dessus des forces d'un homme », remplacée par « dans le voisinage immédiat de l'Américain ou de Tortoni avec la crainte ridicule de mettre le pied sur la figure d'un Aurélien Scholl ou d'un Félicien Champsaur, c'est évidemment au dessus des forces d'un homme ». - « Mon cher ami, quand tu recevras cette lettre, j'aurai achevé de tuer mon père... » (3 pp.). MANUSCRIT DE LA PREMIÈRE VERSION DE L'OUVERTURE DU PREMIER CHAPITRE DU DÉSESPÉRÉ, QUE BLOY REMANIA ENTIÈREMENT POUR EN SUPPRIMER LES AVEUX AUTOBIOGRAPHIQUES ICI TROP EXPLICITES : « Mon cher ami, quand tu recevras cette lettre, j'aurai achevé de tuer mon père... Tu m'as vu dévoré d'ambition & de vermine, incapable de gagner un salaire quelconque, recueillant des épaves de nourriture dans de dégoûtants endroits & néanmoins persuadé d'avoir un jour le derrière sur l'olympien carreau d'une tonitruante célébrité... J'ai reçu, dès l'enfance, avec le don redoutable d'une imagination de poète, un coeur vastement ouvert à toutes les émotions, à toutes les tendresses de la vie, un coeur incapable de pulsations médiocres... Le grand éclat physique de la puberté ruina ma foi en un instant. Je ne me souviens pas d'avoir combattu... À dix-huit ans, je vins à Paris... J'avais vingt ans. Je n'étais attelable à aucun tape-cul commercial. La paresse, la mélancolie, une mélancolie congénitale & monstrueuse & un orgueil de calife me tenaient. Je ne cherchai nul expédient pour subsister & je roulai dans une misère sans nom qui n'eut d'égale que l'indigence épouvantable de mon coeur... » Léon Bloy a ajouté de sa main, cette note en marge : « Premier essai de début du Désespéré. Nov. 84. Ces quelques pages me dégoûtèrent si fort qu'il se passa près d'un an avant que j'eusse le courage de me remettre à mon infortuné livre. Encore fallut-il les continuelles exhortations de Huysmans. Je ne me croyais pas & je ne me crois pas encore romancier ».
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