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Cas Kepler

Indisponible
Réf 7105
Wolfgang Pauli Cas Kepler (Le)
(Collections Sciences - Sciences Humaines) (French Edition)
Albin Michel (2002)
160 pages
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Préface de : Michel Cazenave
Traducteur : Marielle Carlier
Traducteur : Alexandra Tondat
Directeur éditorial : Michel Cazenave
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Prix Nobel de physique pour l'invention du « neutrino » et l'un des pères de la physique contemporaine avec Niels Bohr et Werner Heisenberg, Wolfgang Pauli ne s'est jamais contenté de son activité scientifique : il voulait comprendre comment toute connaissance était possible, il recherchait avec une remarquable opiniâtreté comment penser l'unité de la matière et de l'esprit.
Dans cette quête passionnée d'un arrière-fond unifié aux mondes de la matière et de l'âme, il collabora avec le grand psychologue que fut Carl Gustav Jung et échangea avec lui lettres et idées pendant un quart de siècle.
C'est ainsi que Pauli rencontra l'alchimie dont les images le hantaient et qu'il partit à la découverte des grandes philosophies néo-platoniciennes, qui lui fournirent le thème de l'« unus mundus », monde supra-sensible, monde de l'âme réalisée où la matière est encore spirituelle, et l'esprit déjà matérialisé.
D'où sa thèse que les grandes inventions, les conceptions scientifiques s'enracinent dans un terreau que gouvernent les archétypes, formes vides de l'inconscient et équivalents en psychologie des idées de Platon.
Dans un texte qui avait d'abord été publié avec l'étude de Jung sur la synchronicité, il applique ici les notions qui fondent l'astronomie moderne de Kepler : proche parent de Koyré ou d'un certain Bachelard, il renouvelle ainsi l'histoire des sciences et se montre le précurseur de la transdisciplinarité contemporaine.
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Esprit curieux de tout - et curieux de tout comprendre - Pauli n’a pourtant pas voulu se cantonner à l’exercice de la seule physique, il voulait aussi comprendre ce qu’elle changeait dans notre représentation du monde, quel était son enjeu métaphysique, et éventuellement quel était aussi son lien avec les autres disciplines de l’esprit. D’où une vaste enquête que mena aussi Pauli du côté de la philosophie et de son histoire, ainsi que du côté de la psychologie des profondeurs, et particulièrement de la psychologie de Jung. D’où la conclusion à laquelle il aboutit, que la constitution de la science ne se fait pas dans un pur processus rationnel, mais qu’elle est dépendante d’intuitions archétypiques de systèmes imaginatifs que l’on voit le mieux à l’œuvre lors du surgissement de nouvelles théories. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette étude sur Képler, puisque Képler fut au XVIIe siècle le véritable fondateur de l’astronomie moderne et scientifique, et le premier a en édicter des lois objectives sous forme mathématique. Or, Pauli fait ici ressortir, textes à l’appui, comme ce travail proprement révolutionnaire était très profondément enraciné dans une vision archétypique du monde, dans un exercice réglé de l’imagination créatrice, dans un système d’images psychiques qui ont donné, en même temps et inextricablement une coloration mystique évidente aux travaux de Képler. Ainsi, comme le fera Koestler plus tard, Pauli parvient-il à démontrer qu’il n’est pas de grande invention scientifique qui échappe à l’emprise de l’inconscient. Ce texte est introduit par la traduction d’un article de Heisenberg, lui aussi Prix Nobel de physique, et l’un des autres inventeurs de la physique quantique, sur les relations intimes de Pauli à la psychanalyse jungienne, afin d’expliciter son emploi massif par Pauli - et de permettre d’évaluer quel était le rapport à l’inconscient de deux des plus grands scientifiques de la période contemporaine.
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